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PROJET K.O.

3 janvier 2007

avi perso

fight club est un films qui choc beaucoup personellement se films a changer ma facon de penser et celle de mon entourage si vous avait pas vue se films acheter le (on le trouve dans les magasin a 9.99e)

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3 janvier 2007

FIGHT CLUB

Un film de David Fincher avec Edward Norton (le narrateur), Brad Pitt (Tyler Durden), Helena Bonham Carter (Marla Singer), Meat Loaf Aday (Robert Paulsen), Jared Leto (Angel Face)

" Nous sommes les enfants oubliés de l'histoire, nous n'avons pas eu de grande guerre ni de grande crise. Notre guerre est spirituelle. La grande crise c'est nos existences ."

" Tu as une classe entière de jeunes hommes et femmes forts et solides, et ils veulent donner leur vie pour quelque chose. La publicité les fait tous courir après des voitures et des vêtements dont ils n'ont pas besoin. Des générations entières travaillent dans des métiers qu'ils haïssent, uniquement pour qu'ils puissent acheter ce dont ils n'ont pas vraiment besoin. "

Tyler Durden leader charismatique du Fight Club

Fight Club est assurément le véritable choc cinématographique de ces dernières années. Que dis-je ? Un véritable séisme ! Bouleversant , corrosif, dérangeant, subversif voire dangereux ! Les média du système ne s'y sont pas trompés. Presque tous (Les Inrocks, Le Monde, Libé Télérama) ont été étrangement unanimes pour descendre ce film. Qu'Internet joue un rôle essentiel dans la formation de l'engouement qui entoure ce film est plutôt positif. Jamais un film n'avait aussi bien dépeint les maux de notre société. Ce film bouscule toutes les conventions du cinéma tant sur le plan de la narration qu'au niveau de la technique ( photo, éclairage). Même la bande son composée par des DJ's, les Dust Brothers est superbement bien adaptée et particulièrement l'apothéose final qui se termine dans un déluge hallucinant de guitares jouées par Frank Black où le chaos devient sublime.

Le narrateur de cette histoire interprétée par Edward Norton est un jeune cadre travaillant chez un constructeur automobile. Son travail consiste à répertorier des éventuelles erreurs de fabrication pouvant provoquer un accident. Il voyage d'aéroport en aéroport, de carcasses de voitures en carcasses de voitures. Sa seule passion est son appartement meublé " Ikéa " dont il dévore les catalogues. La présentation panoramique de l'appartement généré par ordinateur montrant les salles vides rapidement rempli, élément par l'élément, par des meubles de catalogue d'Ikea est délicieusement pittoresque. Le besoin angoissé d'acheter " représente la forme aiguë de cette frustation du consommateur "Encyclopédie des nuisances. Ainsi la société d'abondance qui était censée satisfaire tous les besoins ne lui procure pas le bonheur. Il lui manque quelque chose.

Il faut à l'homme une raison de vivre.

Pierre Legendre

Sa vie est monotone, sans passion et sans rêves au point de souhaiter qu'il lui arrive n'importe quoi même un crash d'avion. Pour se soulager de ses insomnies le narrateur tombe dans le monde des gens aussi désorientés que lui et dont leurs étranges maladies empêchent de s'intégrer à la société. Il trouve son réconfort avec ces personnes qui souffrent beaucoup plus que lui. Ces insomnies reprennent lorsqu'il rencontre la séduisante sadomasochiste et dépressive créature qu'est Marla (Helena Bonham Carter) une autre "touriste" se nourrissant aussi de la souffrance des autres.
Sa rencontre avec le charismatique et cynique Tyler Durden va bouleverser sa vision du monde. Norton va être vite rattrapé par les étonnantes théories philosophiques de Tyler : " La douleur est la vérité, l'unique vérité."
Et ce qui commence comme une bagarre entre deux amis pour " sentir la douleur " va aboutir à une organisation terroriste visant la destruction de la société de consommation.

Ce qui est très intéressant (et dérangeant) avec ce film , ce sont les idées qui s'y dégagent. Avec Seven, ( bizarrement déprogrammée en dernière minute de TF1 au mois de novembre) le réalisateur David Fincher avait déjà abordé le thème de la ville déshumanisante et avait jeté un constat profondément pessimiste sur la société urbaine. Mais avec Fight Club, il va beaucoup plus loin. Son ambiguïté est en même temps préoccupant, mais, c'est avec cela que ce film tire toute sa puissance. Fincher s'interroge sur le sens de la vie, le chemin que nous prenons, quel genre d'homme nous voulons être. Il réveille nos instincts animaux qui sommeillent en chaque homme : des instincts réprimés et étouffées dans notre société technologique et terriblement automatisée. Dans cette société froide, ce nouvel ordre industriel ne peut qu'enfanter des êtres violents.

Ainsi Fincher essaye de nous montrer d'où vient cette violence. La scène la plus violente est le moment où le narrateur frappe, cogne et martèle le visage d'un autre combattant (Jared Leto) jusqu'à sa perte de connaissance. Tyler se demande pourquoi , "j'ai voulu détruire quelque chose de beau." lui répond Edward Norton.
La violence ne peut être uniquement contenue dans le Fight Club. Elle provoque une dépendance. Fincher nous montre ce qui la rend attrayante. Il fait dire à Tyler dans une de ces nombreuses tirades philosophiques : " Nous sommes les enfants de l'histoire, élevés par la télévision dans la conviction qu'un jour nous serons millionnaires, vedettes de cinéma, stars de rock, mais cela ne se fera pas " Dans cette société , beaucoup de personnes se sentent impuissantes, incapables de changer leurs vies. Ils n'ont plus d'espoir. La violence est une façon d'exercer au moins un petit contrôle sur autrui, ne fût-ce que pendant un temps très bref.

La violence est parfois l'expression de ceux qu'on asphyxie : ils ont tout simplement la prétention de respirer.

Irénée D. Lastelle

Ce film est-il anarchiste, fasciste ou nihiliste ? Il est sans doute un peu de tout cela à la fois. Ce qui est certain c'est que de nombreux monologues philosophiques de Durden sont profondément nietzschéen tel que " Ce n'est qu'après avoir tout perdu qu'on est libre de faire ce que l'on veut .

Certains ont prétendu que ce film était d'inspiration anarchiste. Je crois qu'on a oublié que l'anarchie est d'abord un projet de société libre et égalitaire où l'état sera remplacé par une démocratie directe. Bien sur, dans ce film des idées anarchistes sous-jacentes sont présentes. Il y a même une scène où des slogans publicitaires sont légèrement détournés. Le détournement ou plutôt le retournement de publicité ont été beaucoup utilisé par les situationnistes pour démystifier le mensonge marchand. Mais de nos jours tout le monde se prétend situationniste. Même nos ennemis !

Certes le fascisme y est aussi présent mais ce n'est pas un fascisme au sens où on l'entend actuellement. Cela pourrait plutôt être ce premier fascisme, ce fascisme révolutionnaire, ce " fascisme-mouvement" selon la formule de Renzo de Felice.

Mais c'est avant tout un film nihiliste . Un nihilisme comme l'a perçu Heidegger "Le nihilisme est le mouvement universel des peuples de la terre englouti dans la sphère de puissance des temps modernes. " Norton et Durden ont une indifférence à la vie qui est la marque universel du nihilisme.

Fight Club est une expérience inoubliable qui probablement (et malheureusement) devient de plus en plus prophétique avec le temps. En montrant l'impasse de cette société dans ce film fin de siècle Fincher nous propose d'aller au delà du nihilisme, d'aller vers un nihilisme actif déjà visible chez Nietzche, d'inventer un nouvel homme.

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